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  • Chapitre IV : De silencieuses lamentations.

    samedi 22 octobre 2011








    Aujourd'hui, mon chat a fait caca.

    Pourquoi mettre des gants quand il s'agit de faits qui vous dépassent  ?

    - Parce que ça pue ?
    - Bon je vous l'accorde.


    Je ne parle pas de ces petites crottes toutes gentilles qui jonchent inlassablement vos itinéraires matinaux, vous forçant à slalomer quotidiennement afin d'éviter de salir la seule paire de baskets que vous possédez depuis maintenant deux belles années, et qui n'attendent qu'à être oubliées dans une misérable poubelle.
    Je parle de ces paquets de la taille des colis que tante Sarah vous envoie à No
    ël; remplis de cookies bon marché qui ont curieusement la même odeur.


    Le pire, c'est de le voir se mouvoir discrètement vers vous pour vous léchouiller
    alors que son exécrable fiente vous attend dans la pièce voisine, ne se doutant de rien, vous le prenez dans nos bras, vous le dorlotez, vous jouez avec ses petits coussinets tous mignons, vous vous enfoncez dans son regard métallique, vous le récompensez d'une sucrerie...
     Vous fondez, tout simplement..
     En même temps que l'immondice qui jonche maintenant votre si beau sofa zébré.

    Ce n'est qu'après la demi journée de passée, vous vous dirigez niaisement vers la chambre d'amis, afin de vous octroyer un petit moment de détente solitaire, dans votre si confortable et irresponsable achat de la veille, un divan que vous vous êtes accordé quelques jours auparavant, estimant que vous méritiez bien de céder à votre nature délicate pour une fois, et pensant soulager vos affreuses souffrances dorsales causées par le sac en bandoulière que vous arborez quotidiennement pendant les jours de cours.

    C'est là que vous commencez à humer ce délicieux parfum de bêtise, ce relent de suc qui ne vous dit rien qui vaille.
    Vous vous mettez sur vos gardes, dirigez votre regard inquiet vers votre repaire, dont la porte entrouverte renferme le plus âcre des filons en bronze que vous aurez vu de votre vie, coulé par ce même compagnon avec lequel vous passiez du si bon temps quelques heures auparavant, et qui, en ce moment même était aux aguets, en train de vous épier sournoisement de l'autre côté du couloir, jaugeant concurremment 
    vos réactions, et la distance qui le sépare de sa planque la plus proche.



    C'est ainsi que, vous doutant déjà de la magnifique surprise qui vous attend derrière cet angoissant porche, vous commencez à longer les murs, respiration haletante, coeur battant la chamade, une grosse pelle à la main, votre courage dans l'autre, un chiffon imbibé d'Airwick plaqué sur la figure.
    "......"


     Vous vous approchez maintenant précautionneusement, furtivement, DANGEREUSEMENT de l'antre du diable, dont vous poussez prudemment le battant avec un bout de bois qui jonchait l'appartement depuis votre dernier ébat amoureux et dont vous n'arriviez plus à vous débarrasser, à cause de sa nouvelle valeur sentimentale et des ineffables souvenirs qui vous reviennent quand vous repensez à cette soirée...
     C'est donc mains sur les yeux, vous protégeant de l'éblouissante lumière qui jaillit maintenant de la chambre, en même temps qu'elle s'offre à vous, que vous vous exclamez en jurons face à cette affreuse gadoue, qui se dessine devant vos pauvres yeux écarquillés.
     







    Thanks to the Razin.


                                                   
                                                                                   

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