• Home
  • Posts RSS
  • Comments RSS
  • Edit
  • Chapitre VIII : Une impromptue confrontation.

    lundi 12 décembre 2011







    Aujourd'hui, j'ai rencontré ma future belle-maman.

    Une femme qui, qu'on se le dise, nous redoutons tous la rencontre, qu'on soit homme ou femme, adolescent ou adulte, le fait d'échanger quelques mots avec celle qui a donné la vie à l'être que vous chérissez le plus au monde vous hantera, vous marquera et vous forcera tout au long de votre relation à surveiller chacun de vos faits/gestes/mimiques/mauvaises habitudes/façon de vous tenir, de parler de rire de vous habiller et même d'apporter quelques modifications à vos films et livres préférés ainsi qu'à vos dépendances nutritionnelles.

    Je ne pense pas me tromper en rappelant à tous ceux qui ont vécu cette fabuleuse confrontation l'éreintante période pré-contact, celle où l'on se projette des centaines de fois l'entrevue dans notre tête, imaginant toutes les scènes possibles et où on se rend compte des maigres chances qu'il y a de plaire proprement à la détentrice du bien si chéri, devant celles qui pourraient la faire tilter et lui inspirer antipathie et répulsion.

    Imaginez....vous pourriez :

    - Être trop prétentieux(se)
    -Trop gentil(le).
    -Trop révérencieux(se).
    -Trop obséquieux(se).
    -Puer du bec.
    -N'être pas assez attentif(ve).
    -Dire une facétie.
    -Dire deux facéties.
    -Avoir une narine plus grosse que l'autre.
    -Avoir les cheveux en pétard.
    -Avoir un caca dans les yeux.
    -Trop renifler.
    -Avoir de trop grands pieds.
    -Être roux et même...ne pas avoir de cheveux du tout.

    Toutes ces choses prennent soudainement une colossale importance, ceci car n'importe laquelle d'entre elles pourrait déclencher l'alerte rouge et bannir de façon pérenne toutes les chances que vous aviez de fonder un foyer avec votre compagnon de vie, ce qui a pour conséquences de vous stresser immensément et de provoquer un réflexe de recul qui vous poussera à retarder au maximum la spéculative et non triviale course aux bons points.

    On s'égare donc, des heures entières, à essayer de réunir un maximum de compliments à sortir, de phrases intelligentes à dire et d'enlever ce pathétique bégaiement qui nous prend à chaque moment décisif de notre vie pour les voir s'effondrer lamentablement à cause d'un imprévu qui n'avait pas été pesé plus haut.


    Voilà donc, vous venez d'apprendre que vous avez été invité à prendre le thé à la maison, ceci à une date antérieure au 21/12/2012-date à laquelle vous espériez rencontrer la génitrice-ce qui vous plongera dans une affreuse anxiété qu'aura causé votre cruel manque de préparation, un sentiment familier que vous aviez déjà ressenti, le jour où vous vous êtes rendus compte que vous n'aviez plus de guérisons face au dernier boss de la ligue pokémon, ou si un jour, vous avez déjà été oom alors que vous êtes heal, en pleine joute 2c2.


    C'est inévitable, quelque soit la démagogie entreprise, la déférence employée ou la placidité dont on fait preuve, il y aura, immanquablement, une fucking faille à votre plan si longuement concocté, faille ( comme se sentir habillé comme une chanteuse d'opéra ou de ne pas être passé(e) au toilettes après un repas fortement épicé ) qui, vous fera perdre tous vos moyens, déclenchera bien sûr le bégaiement précédemment cité, vous fera trembler de tous vos membres et vous foutra dans l'un des plus profonds embarras de votre vie, et vous donnera la certitude d'en être le plus preux raté.




    S'en suivront alors, d'angoissantes images de vous, seul(e), à 81 ans; en train de vous occuper de la fournée de chats qui n'ont pas trouvé déplaisant, de partager avec vous votre si misérable vie, en contrepartie des steaks que vous leurs offrirez quotidiennement.














    Petite question, la comparaison " Vous avez les mêmes cheveux que mon chien " est-elle de nature péjorative ?
    Fourni par Blogger.

    Membres