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  • Chapitre VI : D'inutiles gesticulations.

    samedi 12 novembre 2011









    L'effort est bel et bien le pire ennemi des amoureux du livre qui, frêles de nature, dotés d'une innée carence physique et voués à éviter les longs trajets, ne font que prouver de plus en plus que le sport, c'est vraiment pas leur truc.


    Me voici donc, revenant tout content de mon éreintante après-midi de cours, n'ayant dans la tête que la fictive grasse matinée du lendemain qui s'offrait à moi.
    Je dis bien, fictive.


    Enfin rentré, je m'autorise une courte veillée, histoire de bien profiter de ma future hibernation, et finis-sourire au coin de la lèvre-par me diriger vers mon lit, à deux heures du matin.

    Poisse oblige, je regarde mon sourire fondre en une immonde grimace, à cause d'un sms reçu au bord de mon irrémédiable chute dans les bras de Morphée.
    En voici l'immonde contenu :
                                              "2m1.footing+match2foot.6h.swa.pré.!"



    Outré par une idée aussi déjantée, je réponds avec indignation en prenant soin de souligner l'heure tardive qu'il était ainsi que le stade avancé de dégradation dans lequel était mon "physique".

     Une seule réponse : "C'est ça ou je dis à tes parents pour tous les cours que tu sèches."

     Malgré l'effroi que je ressenti à cause du chantage pratiqué et l'horreur survenue par l'idée de voir mes parents découvrir ma non-assiduité, je continuai à tergiverser à coup de questions parfois rhétoriques après avoir eu vent du programme du lendemain : 



    Comment ça footing !?
    Genre courir ?
    Pourquoi ?
    Pis, derrière qui ?
    À quelle heure ?
    De quel droit ?
    Pour enfin finir par une pathétique question qui montrait clairement mon abdication :







    " Y'aura d'la meuf  ? "


    Tant de questions que j'ai posées de façon concomitante à mon ami, pour finir enfin avec un esprit dérangé par la projection que je me suis faite dans la tête. 
    Rien que l'image de mes jambes entrant dans un rythme déphasé par rapport à la normale me rendait malade, je commençai  même à m'imaginer, suintant dans un survêtement trop grand pour moi, chaussant ma pestilentielle paire de baskets vieille d'un bon couple d'années et aplatissant mon indomptable chevelure grâce à un serre-tête qui serre trop la tête, et sentis une longue série de spasmes parcourir mon corps, remontant mon copieux dîner le long de ma trachée.



    Pis moi ? Courir avec un ballon ? Que je ne peux même pas toucher avec les mains ? Avec des mastodontes au regard méchant à mes trousses ? Alors que je suis mentalement fragile et physiquement pliable ?

    Et enfin, j'ai beau retourner la question suivante en long et en large, je n'y ai toujours trouvé aucune réponse satisfaisante :

    Quel sens y'a t'il à ce sport à part fournir des clients aux podologues ?

    C'est ainsi que j'ai donc passé ma nuit, entre le grief que m'inspirait les "travaux" qui m'attendaient, et la recherche d'une excuse qui pourrait me dispenser de me ridiculiser en public.
    Sans pour autant arriver à en trouver.

     Mon destin était donc scellé, et je ne pouvais plus rien y faire, je me suis donc mis à la lecture et ai trouvé ceci :


                     " Ecrire, faire du sport, tout le monde a son moyen pour relâcher ce qu'il a à l'intérieur. "

    Et me regaillardi à l'idée que faire les deux ne pouvait être qu'une bonne chose.









    Mais j'étais loin de m'attendre aux évènements du lendemain, qui j'en suis sûr, resteront à jamais gravés dans ma maudite mémoire sélective et furent si traumatisants que mes membres en tressaillent encore au souvenir.


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